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  • Rudy Goubet Bodart

La science moderne ne peut se soutenir qu'au prix de l'expulsion de son champ de la négativité fondatrice de l'Homme, en tant qu'il est au langage.


A mesure qu'elle poursuit ses progrès la négativité qui en est expulsée fait son retour sous des formes toujours plus violentes et immaitrisables par la science elle-même.


La négativité se présente alors comme force de néantisation ou de destruction de l'humanité toute entière.


Il est d'ailleurs remarquable que l'on ait commencé à parler d'humanité comme entité une et homogène (un tout) depuis la possibilité de sa destruction totale.


Aujourd'hui, nous avons les moyens techniques et scientifiques (bombe atomique) de faire exploser plus de 45 fois la planète.


Les catastrophes écologiques (trou dans la couche d'ozone, disparitions d'espèces animales ...) sont une autre forme de cette négativité puisque la science moderne a depuis le départ participé à l'instauration puis au renforcement du paradigme économique contemporain et de ses modes de production.


En deçà des promesses de bonheur et d'une vie meilleure que la science moderne peut faire miroiter - ce en quoi elle occupe la même fonction qu'occupait autrefois la religion (au sens naïf) - c'est son envers qu'il s'agit aujourd'hui d'interroger.


  • Rudy Goubet Bodart

L'éthique du Bien-Dire n'est pas l'éthique du bien-dit.


Le bien-dit consisterait à bien réfléchir, à peser le pour et le contre, avant de parler, pour s'assurer que sa position est correcte, acceptable et qu'elle colmate bien le trou réel au cœur du Symbolique.


Ainsi le sujet qui parle pourrait se targuer d'une fausse neutralité, toujours fantasmatique, un milieu juste, pour mieux piéger l'Autre avec des questions sournoises par exemple, sans se rendre compte qu'en voulant piéger l'Autre c'est d'abord lui-même qu'il piège, à ne pas vouloir prendre acte du réel de la parole : l'énonciation.


Préférant la posture de la Belle-Âme ... jugeant, plaignant, et désirant secrètement prendre l'Autre à défaut, tout en jouant l'innocent effarouché, trop pur pour vouloir se salir.


La psychanalyse est une lettre que l'on s'envoie sous forme d'invitation pour lire son propre message seulement après l'avoir produit.


Je découvre mon message, et son équivocité, uniquement après l'avoir adressé ; il me revient alors sous sa forme inversée.


Toute prise de parole est une prise de risque, voilà ce à quoi la psychanalyse rend hommage.

Le juste milieu est toujours extrême ; extrême comme la fine crête, qui délimite mon savoir de mon l'ignorance, au sommet de laquelle le sujet vacille sur la pointe de son pied le plus faible pour faire subsister la fébrile mais immortelle lueur du désir.


Le juste milieu est celui de la monstrueuse vérité qui ne peut être que mi-dite.

Le juste milieu c'est quand le sujet est à l'heure au rendez-vous que lui a tendu la vérité de son désir.


Si la chouette de Minerve ne prend son envol qu'au crépuscule, c'est toujours au beau milieu de la journée, à midi, où l'ombre est la plus courte et le soleil le plus haut, que le sujet a à regarder l'aveuglante et insupportable lumière de la vérité.


  • Rudy Goubet Bodart

Un acte authentique provient souvent d'un terrible ennui ou d'un profond désespoir.

Un acting-out comme son nom l'indique est une mise en scène adressée à l'Autre dans l'attente qu'il interprète mon message. Un passage à l'acte c'est un sacrifice que je fais à l'Autre pour éviter d'en reconnaître le manque et donc le mien propre (suicide, meurtre ...). Contrairement à l'acting-out le passage à l'acte est la sortie de la scène (celle du cadrant fantasmatique qui souvent ressemble à celui d'une fenêtre) Un acte authentique est par définition toujours un acte d'amour puisqu'il me délivre de l'angoissant désir de l'Autre (Que veut-il de moi ?). Il subvertit la scène même, il détruit la réalité tout en la conservant (Aufhebung - G. W. Hegel) Mais pour cela il aura fallu que je me sois au préalable débarrassé de ma protection imaginaire, que je perde une par une mes illusions, mes espoirs ... C'est le courage du désespoir tel qu'en parle G. Agamben : Un acte authentique donc, ni un appel à l'Autre, ni un sacrifice pour l'Autre, mais le passage éprouvé du manque dans l'Autre (qui ne me couvre plus), témoin de son inexistence.

L'acte - comme chute nécessaire de la subjectivité - est ce qui permet de dialectiser l'impasse entre l'acting-out et le passage à l'acte.

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