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  • Rudy Goubet Bodart


L'angoisse est le seul affect qui ne trompe pas parce qu'elle n'est pas constituée de l'étoffe signifiante mais en est la déchirure.


L'instant angoissant est cette insupportable proximité avec la Chose sans qu'aucun semblant ne puisse venir à mon secours en faisant médiation, diversion.


Sigmund Freud en parle en terme d'inquiétante étrangeté (unheimlichkeit), qui est la soudaine révélation du noyau étranger tapi au cœur de ce qui m'est le plus familier :


mon quotidien - moins inhabituable qu'inhabitant, moins inhabituel qu'inhabité.


Elle me dépouille de la protection imaginaire face au désir de l'Autre, face à mon désir donc, et m'interroge : " Que veux-tu ? "

L'angoisse est l'appel sublime à ma responsabilité.


La possibilité d'une aube pour une saisie éventuelle d'un bout de Réel.

  • Rudy Goubet Bodart

Le désir de l'Homme c'est le désir de l'Autre.


Cette formule est celle du désir et de son ambivalence foncière.


Le désir DE l'Autre va vers l'Autre ➡ (génitif objectif). Le désir désire désirer. Toujours autre chose. Jamais ça. Autre chose. Toujours.


Le désir DE l'Autre vient de l'Autre ⬅ (génitif subjectif). Le désir est ce quelque chose qui m'arrive, qui me vient de l'Autre.


Pas fonction de ma volonté.


M'altère nécessairement.


Me dérange.


Ne pas céder sur son désir revient à assumer cette ambivalence, ce "de" (génitif objectif et subjectif), à investir cette position fragile, fébrile, déséquilibrée, boiteuse, inconfortable.



M'y risquer.

  • Rudy Goubet Bodart

Hier, en pianotant sur l’écran de mon smartphone je tombe sur un article de la page Facebook Le Monde, écrit par une certaine Clotilde Leguil, et qui nous apprend que Nous vivons à l’ère de l'hypertrophie du Moi.


Partageant le même avis que cette grande psychanalyste et philosophe, je me décide donc à poster un commentaire mais quelques secondes plus tard ... impossible de le retrouver !

J'ai d'abord cru que le problème provenait de mon téléphone. Fastidieusement je me suis donc remis à écrire le même commentaire.


Mais une nouvelle fois voilà que mon commentaire disparaît !


J'ai d'abord pensé à un dédoublement de personnalité avec un Moi qui écrit un commentaire et l'autre qui l'efface secrètement. Ça serait pousser l'hypertrophie un peu trop loin ...

Heureusement ma tendance paranoïaque à vite repris le dessus et je me suis dit que ça se pourrait bien que ce soit Le Monde qui supprime mon commentaire. Au bout de deux fois, on peut commencer à douter ...


J'ai alors demandé à une amie de vérifier si elle voyait mon commentaire. Après vérification elle m'affirme qu'elle ne le voit pas non plus. En passant, elle m'a laissé un judicieux conseil - je n'y aurais jamais pensé seul :


"copie-colle ton message pour le republier et fait un imprime écran de ton commentaire sur la page du Monde."


Faciliter dans ma tache, je m'en suis donné à cœur joie et ai posté à 8 reprises - avec un intervalle de 5/10 minutes entre chaque répétition - mon commentaire (et ce y compris en réponse à d'autres commentaires).


Et à 8 reprises mon commentaire a été supprimé.


Pour les curieux voici le commentaire en question auquel j'ai adjoint une vidéo qui vaut le coup d'œil :


" Clotilde Leguil, auteur de cet article, a tout à fait raison : nous vivons à l'ère de l'hypertrophie du Moi.

Cela se manifeste notamment chez les notoriétés publiques de l'ECF à dénoncer le désordre dont ils se sustentent.

Et ça peut même aller jusqu'à des consignes de vote pour les présidentielles et à réclamer le prix Nobel de la Paix pour BHL.

Clotilde Leguil, Jacques-Alain Miller et Bernard Henri-Lévy conquis par Emmanuel Macron.

La psychanalyse à la botte d'un parti politique, quelle subversion ! Avec vous on est en droit de parler de la submersion de la psychanalyse.

La récompense à votre soutien ne s'est pas faite attendre Mme Leguil.

Bravo pour votre publication dans les colonnes du Monde (qui n'est autre qu'une entreprise à se foutre du monde)."





Aujourd'hui, j'en suis à plus d'une vingtaine de tentatives de commentaire avec à la clé toujours le même résultat.


La seule conclusion que j'ai pu tirer de cette drôle d’expérience est la suivante :


BHL est à la philosophie, ce que Le Monde est à la liberté d'expression et ce que Clotilde Leguil & Jacques-Alain Miller sont à la psychanalyse.


Quant à ce dernier, il a réussi l'exploit de faire passer la psychanalyse de la subversion à la submersion.


Bien entendu, pour ce faire il s'est autorisé de quelques autres ...

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