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  • Rudy Goubet Bodart

Un homme qui depuis des mois se prend pour un grain de maïs est emmené de toute urgence, et de force, par ses proches à l'hôpital psychiatrique.

Les professionnels de la santé mentale (infirmières, psychologues, psychiatres ...) font de leur mieux, et ce durant des semaines et des semaines, pour convaincre le brave homme qu'il n'est pas un grain de maïs mais bel et bien un homme.

Après un temps certain, les efforts de l'équipe soignante portent leurs fruits et finissent même par payer : l'homme ne s'imagine plus être un grain de maïs et affirme, bien volontiers, être un homme.

Les portes de l'hôpital psychiatrique s'ouvrent et après avoir recouvré la santé c'est la liberté qu'il retrouve.

Mais à peine quelques heures après son départ le voilà qu'il déboule à l'hôpital, angoissé comme jamais, suite à une rencontre inopinée avec un coq :

— Monsieur le psychiatre ! Le coq va me dévorer ! Il va me dévorer ! Vous comprenez ce que je vous dis ?!

— Mais non, mais non ... il ne va pas vous dévorer, voyons ! Dorénavant vous savez bien que vous êtes un homme et non pas un grain de maïs ...

— Oui ! Je le sais, je le sais ... mais le coq, lui, le sait-il ?

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  • Rudy Goubet Bodart

Jamais ne seront suffisamment soulignées la fine sagacité et la profonde intuition de Jacques Alair-Malin qui, après avoir poussé au vote Macron en 2017 — pour sauver la France du fascisme (on a vu le résultat ...) a également réclamé, la même année, le prix Nobel de la paix pour BHL (payé neuf millions d'euros par le Qatar pour soutenir médiatiquement la destruction de la Lybie).

Quel accoquinement de canailles ! Un jour, on apprendra, peut-être, par quels biais il a pu faire fructifier son école de clowns, puisqu'il ne fait aucun doute que son intelligence n'aurait su suffire.



  • Rudy Goubet Bodart

Je pense enfin avoir quelque peu saisi pourquoi Jacques Lacan affirmait que le seul affect véritable est, en réalité, le langage lui-même, en ce que l'Homme, comme créature intégralement gouverné par le Symbolique est primordialement et originairement affecté par le signifiant.

Lorsque l'on vit à l'étranger, c'est-à-dire là où notre langue maternelle ne sévit pas, il y a comme une espèce de relâchement inconscient de la vigilance ou de l'attention quant au bla-bla, à la rumeur, aux discussions de café ... précisément parce que ça parle dans une autre langue, une langue qui ne nous maîtrise pas autant, que notre langue maternelle : ça parle, donc, mais le sujet n'est pas concerné, n'est pas appelé, n'est pas happé.

De retour en France, j'ai été surpris d'être facilement pris par les conversations d'inconnus dans le train, au restaurant ... tout simplement parce que le sens auquel j'échappe en mandarin (et de moins en moins en anglais) y est en plein : c'est plein de sens, rempli de sens ! Parfois peut-être même trop ... En guise d'exemple, mes oreilles ont intercepté, à Paris, cette dithyrambique tirade d'un homme qui voulait convaincre son auditeur (plus qu'interlocuteur) des qualités qu'il supposait à l'actuel président de la République duquel il ventait les mérites, les qualités, la générosité ... jusqu'à dire, et faire un beau lapsus, que l'énarque avait la main sur le cœur (il voulait bien entendu dire : « le cœur sur la main »). Avec ce lapsus à l'appui, il ne fait aucun doute que cet homme parlait au moins de lui ...

Une autre déclinaison de cette affectation au/du langage est lorsque l'on a la chance de visiter son pays avec des étrangers il est aisé de remarquer qu'ils rient pour tout, de tout ... sauf des blagues ! — ce qui est bien entendu aussi mon cas quand j'occupe la place de l'étranger, du touriste — les blagues, les traits d'esprit ... soit ce qui fait le sel et la quintessence mêmes d'une langue, ce que Jacques Lacan appelait le(s) nom(s) du père : un signifiant qui ne signifie rien et à partir duquel toutes les significations et les jeux combinatoires d'une langue sont possibles.



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