14 FÉVRIER
Si vous avez de bonnes raisons d'aimer quelqu'un, c'est que vous ne l'aimez pas.
C'est notre hystérie qui nous pousse à lui demander :
« Mais pourquoi m'aimes-tu ? »
Ce « Pourquoi m'aimes-tu ? » pourrait être remplacé par « Qu'est-ce qu'il y a en moi que tu aimes et qui m'est inconnaissable ? » ou encore « Comment fais-tu pour m'aimer car si j'étais à ta place je ne pourrais jamais aimer un être comme moi ? »
En aucune façon nous pouvons sentir que nous sommes aimés parce que nous le méritons, mais toujours en dépit du fait que nous ne le méritons pas, en dépit de notre inadaptation foncière à ce monde dans lequel nous avons été jetés, en dépit de notre fragilité constitutive et de notre détresse primordiale.
L'amour de la faiblesse est l'essence même de l'amour. Et si l'amour c'est donner ce que l'on n'a pas , ce « ce que l'on n'a pas » est précisément ce qui viendrait réparer cette faiblesse originelle.
Le danger en amour consisterait alors à nous identifier, et nous réduire, à ce que nous nous imaginons que l'autre perçoit comme «aimable» en nous.
A la question « Qu'est-ce que tu aimes en moi ? », la réponse la plus précise serait peut-être : « J'aime en toi ce je-ne-sais-quoi qui est à la fois plus et moins que toi »
J'aime en toi ce je-ne-sais-quoi qui est à la fois plus et moins que toi »
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