Science et négativité
La science moderne ne peut se soutenir qu'au prix de l'expulsion de son champ de la négativité fondatrice de l'Homme, en tant qu'il est au langage.
A mesure qu'elle poursuit ses progrès la négativité qui en est expulsée fait son retour sous des formes toujours plus violentes et immaitrisables par la science elle-même.
La négativité se présente alors comme force de néantisation ou de destruction de l'humanité toute entière.
Il est d'ailleurs remarquable que l'on ait commencé à parler d'humanité comme entité une et homogène (un tout) depuis la possibilité de sa destruction totale.
Aujourd'hui, nous avons les moyens techniques et scientifiques (bombe atomique) de faire exploser plus de 45 fois la planète.
Les catastrophes écologiques (trou dans la couche d'ozone, disparitions d'espèces animales ...) sont une autre forme de cette négativité puisque la science moderne a depuis le départ participé à l'instauration puis au renforcement du paradigme économique contemporain et de ses modes de production.
En deçà des promesses de bonheur et d'une vie meilleure que la science moderne peut faire miroiter - ce en quoi elle occupe la même fonction qu'occupait autrefois la religion (au sens naïf) - c'est son envers qu'il s'agit aujourd'hui d'interroger.