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LA FAUSSE NOTE


À la fin de son enseignement Jacques Lacan insistait sur la poétique de l'interprétation.

Cette poétique est-elle autre chose que l'équivocité, la sonorité, voire la musicalité du signifiant?


Le bon musicien, nous dit Dominique Pagani, est celui qui joue avec l'attente de ses auditeurs ; puisqu'il connaît leur code, il peut les surprendre avec une note ou un accord jusque-là inouïs.

N'en va-t-il pas de même en psychanalyse, où l'analysant surpris par une addition de son, une suspension, un silence, une inversion, une inflexion de la voix de l'analyste ... entend pour la première fois le dire supposé par son dit? Et qui a pour effet de faire dérailler la chaîne signifiante, la pulsion de mort et sa répétition.


Si Jacques Lacan, après et avec Sigmund Freud, énonce que la vérité surgit de la méprise (oubli, lapsus, acte manqué ...), ne peut-on pas avancer, à l'écoute de cette vidéo, que le Blues - ainsi que la promesse émancipatrice qu'il porte - a surgi de la fausse note?


Un véritable trésor, légué par Dominique Pagani ... saisissable uniquement avec (de) l'oreille.


À bon entendeur

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