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Rudy Goubet Bodart



L'amour et le traumatisme partagent une analogie structurale en ce qu'ils témoignent tous deux de la rencontre.


La rencontre est toujours un événement.


Ce qui explique sa rareté.


L'événement est littéralement ce qui vient de l'extérieur.


Ce que je perçois faussement comme extériorité et que j'appelle la ré la ré la réalité n'est autre que l'expression de mon fantasme, qui se brise à l'instant de la rencontre.


La rencontre-événement ne provient donc pas de la raie alitée car elle est impossible à dire ... et c'est ce en quoi elle tient au réel.


La rencontre est une irruption du réel.


Autrement dit, je ne peux pas savoir ce qui m'arrive au moment où ça m'arrive.

C'est peut-être pourquoi la langue française dit "tomber amoureux" et la langue anglaise "fall in love".


Les semblants qui jusque-là définissaient les coordonnées de l'arrêt à Lité tombent, se précipitent (comme la pluie), se ravinent et laissent des traces, des indices, des lettres que je vais devoir collecter et apprendre à lire.


Si j'accepte cette rencontre, je vais l'historiciser, la rationaliser pour fabriquer ce à quoi je donnerai le nom de destin.


Le réel de la rencontre bouleverse l'existence de celui qui tombe amoureux.


L'amoureux est toujours perdu, paumé, fragile, dépouillé d'une bonne partie de son narcissisme.


Nous ne sommes jamais aussi vulnérable que lorsque nous aimons, disait Freud.

Assumer cette faiblesse constitutive et la faire mienne, telle est l'éthique soutenant la position subjective de l'amoureux.


Point de place pour la Belle Âme, même en amour.


Ce qui me sera arrivé, je l'aurais voulu.


C'est en cela qu'aimer est toujours une décision et même un acte, car cela suspend le cours de la réalité et aura des effets imprévisibles.


Mon acte m'est inconnu en tant que tel lorsque je le réalise et ne me sera perceptible que dans la (re)lecture des événements puisqu'il aura instauré une coupure dans mon existence (logique de l'après-coup).


Me tenir responsable (c'est-à-dire répondre de ma place ) de cette pure contingence, de ce déséquilibre bouleversant ma vie, voilà à quoi je ne peux m'extraire lorsque j'aime quelqu'un.




Rudy Goubet Bodart

Je suis tombé sous son charme puis quelque temps après elle m'a laissé tomber pour un de ces tombeurs qui lui avait offert des bijoux tombés du camion.


Je me rappelle encore de ce jour où il tombait des cordes.


Ça tombait mal.


Après être tombé dans le panneau, je suis donc tombé de haut quand j'ai appris qu'elle était tombée enceinte.


Les bras m'en tombent encore.


J'en étais tombé malade.


C'est peu de dire que j'étais tombé bien bas.


Le pire c'est qu'aujourd'hui encore quand je tombe sur elle je suis à deux doigts de tomber dans les pommes.


Je ne sais pas comment régler ce problème. Je suis comme qui dirait tombé sur un os.


Tout ça pour dire que l'amour ça ne tombe pas du ciel, seuls ceux qui tombent le masque tombent amoureux.


C'est vrai qu'il faut attendre que ça vous tombe dessus, mais quand ça vous arrive, ça vous donne le sentiment que ça tombe à pic.


Enfin, tout ce que je vous dis là ça tombe sous le sens.


Je suis certain que vous croyez que je suis tombé sur la tête mais la réalité est que je tombe de fatigue.


J'espère que tout ce que je vous ai dit n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.


Sinon laissez tomber.

Rudy Goubet Bodart

Vous êtes ce que l'on oublie

Même plus une lumière dans la nuit

Vos apparitions dans nos songes

Ne sont qu'un mal qui nous ronge

A l'heure anxiolytique

Nous préférons nous déguiser

Festivisation frénétique

De l'Ancien Monde renversé

Vous êtes ce que l'on oublie

Même plus un pétale sur le gris

Vos apparitions dans nos rêves

Ne nous laissent aucune trêve

A l'heure psychologique

Nous traitons nos angoisses

Avec notre pseudo-logique

Dans nos nouvelles paroisses

Vous êtes ce que l'on oublie

Même plus une vue de l'esprit

Nous ne faisons que passer

Laissez nous vivre sans penser

A l'heure médiatique

Nous sommes des morts-vivants

Même la France est l’Amérique

Alors restons enfants

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