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LE MORTRE DE LA CHOSE

  • Writer: Rudy Goubet Bodart
    Rudy Goubet Bodart
  • 11 minutes ago
  • 2 min read

La sentence hegelienne — il est vrai kojèvement et lacaniennement rhabillée — « le mot est le meurtre de la chose » ne peut être correctement entendue si l'on ne saisit pas d'abord que littéralement 1/« le mot est le meurtre », « mot » et « meurtre » doivent être ici entendus comme des synonymes (mot = meurtre ; mot est meurtre) c'est-à-dire qu'ils s'effectuent dans une simultanéité atemporelle d'où le recours freudien au mythe (équivalent du refoulement originaire et du langage comme castration). Le refoulement secondaire, lui, ne fait que répéter le refoulement premier (Urverdrängung) puisque parler équivaut à refouler. Raison pour laquelle le retour du refoulé est le refoulement. Le retour du refoulé témoigne que le refoulement aura toujours déjà eu lieu. S'en suit 2/ la proposition « de la chose » comme effet rétroactif de la performativité signifiante ; elle n'apparaît que dans un second temps comme supposée par le mot (et donc par le meurtre). Aussi, « chose » est un mot et le mot « chien » n'aboit pas. Le mot est alors meurtre et recréation de la chose en tant que mot. Ainsi, parler équivaut à tuer d'où la culpabilité immanente chez l'être doué (ou damné) de parole. La psychanalyse y trouve même une partie de son efficace dans le paiement. Au commencement était le meurtre. Cela est vrai seulement si le meurtre est l'équivalent du mot. Il est vrai que le père de la horde primitive ne devient (nom du) père qu'une fois tué mais il est trop souvent oublié que sa choséité première (supposée) tombe sous le même coup qui ne peut être que celui du signifiant (Nachträglichkeit). Le mythe freudien est alors à la fois imaginarisation du réel (comme tentative de rendre compte de ce qui a toujours déjà eu lieu) de l'advenue de l'Humanité comme soumise au Symbolique et manifestation de l'impossibilité de la parole à se boucler, de faire retour sur elle-même produisant ainsi le vide qu'elle borde (il n'y aura eu lieu que le lieu).





VIDE DIEV

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