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  • Rudy Goubet Bodart

La passion est ce qui fait agir le sujet, ce qui l'active.

Elle est aussi ce qui le rend passif, il la subit, elle est plus forte que lui.

L'ignorance est la passion fondamentale, définie comme : "Je n'en veux rien savoir"

On y retrouve le côté actif (vouloir) et passif (rien savoir).

La psychanalyse est un remède contre l'ignorance (mais ne peut absolument rien contre la connerie) puisqu'elle permet la bascule de la passion de l'ignorance à celle du signifiant.

La passion du signifiant est une autre façon de nommer le désir - qui se prend toujours à la lettre, soit au niveau de l'énonciation.

Énonciation, où se loge le sujet de la psychanalyse.

  • Rudy Goubet Bodart

Lorsque j’écoute une musique "qui me parle", il y a toujours deux temps.


Le premier, celui d'abord où je me reconnais comme auditeur, j’écoute la musique.


Puis le second, où je suis reconnu comme auditeur par la musique qui m’arrive.


La musique me reconnait littéralement.


La musique devient une question, une énigme qui m’assigne, en tant que sujet, à devoir lui répondre (Qu'est-ce que j'entends quand j'entends cette musique ? Qu'est-ce qui me touche ? Che vuoi ? ).


C’est-à-dire que la musique se constitue comme m’entendant, comme sujet (supposé entendre) ...


L'Autre, ici la musique, qui me constitue comme sujet, je l'aime.


La musique n'en aura donc jamais fini de produire des effets d'amour.

  • Rudy Goubet Bodart

Comme le disait Gilbert Keith Chesterton : “Les hommes qui croient réellement en eux-mêmes sont tous dans des asiles d’aliénés.”


Il a fait preuve d'assez de finesse pour ne pas préciser s'il parlait de ceux que l'on nomme gentiment les "patients" ou encore "usagers" ou bien les personnes qui y travaillent.


Voila deux ans que j'ai quitté les "soins psychiatriques" où j'ai travaillé pendant trois années. Renommés de façon politiquement correcte "Etablissement Public de Santé Mentale" - parce la santé mentale est un droit bien entendu - et le moins que je puisse en dire est que les fous ne sont pas ceux qu'on croit, mais ceux qui s'y croient.


La plus grande folle que j'y ai rencontrée se présentait ainsi : "Je suis la chef de Pole de l'EPSM."


Elle s'y croyait, elle se prenait vraiment pour la chef de Pole de l'Etablissement Public de Santé Mentale, n'ayant jamais l'ombre du doute (salutaire) qu'elle occuperait peut-être une place dans la structure (pas seulement hospitalière, mais surtout langagière).


Le fou ce n'est pas seulement le mendiant qui se prend pour le roi mais aussi le roi qui se prend pour le roi.

Prétextant que j’étais "lacanien", elle m'avait notamment demandé de faire des séances courtes (10-15 minutes) ... ça aurait fait gonfler les chiffres de l'entreprise.


Le pire là-dedans c'est certainement que d'autres la suivaient dans sa folie, et lui donnaient ainsi encore plus de raisons de s'y croire. Dès qu'elle rappliquait quelque part c'est à peine si les jambes ne tremblaient pas, jouant aux bons élèves, pour lui plaire ou ne pas lui déplaire, certains pouvaient se débarrasser à l'envi de leur semblant d'honneur, comme on se débarrasse d'un kleenex usagé.


Au service du discours courant, ces sujets se prenant pour des individus en dirigent d'autres qui en dirigent d'autres qui essayent tant bien que mal, avec les moyens du bord, d'en aider d'autres.

C'est à peu de choses ce qu'Hannah Arendt nommait la banalité du mal.

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